Aikido Colmar vous propose une réflexion sur l’atémi
L’aikido perd et a perdu beaucoup de son intérêt au fil de ces dernières années, en 2008 je passais mon 1er DAN ou le shodan (la ceinture noire), nous dirons 1er degré là ou tout commence pour le pratiquant. C’était il y a 10 ans et depuis …. !
Il y a 10 ans nous avions deux sessions de passages de grades en janvier ou février et en juin, je crois me souvenir en regardant les vidéos et photos que nous étions facilement plus de 20 kohai lors de journées de ces passages de grades, en janvier 2017 et janvier 2018 les passages de grades shodan et nidan ont été purement annulés pour faute de candidats en nombre insuffisant ! Le message est clair : il est temps de repenser la pratique !
La pratique de l’aikido est tombée en désuétude (c’est une observation, une constatation générale et non une affirmation de votre serviteur), visiblement plusieurs phénomènes sont liés toutefois certains gradés ont refusé à ce jour d’analyser réellement ce qu’il en est ainsi que la source à part « accuser » les autres arts martiaux ou sports de combat de nous « voler » les élèves. Toujours la faute aux autres visiblement et je crois que personne n’a envie d’assumer ce constat de perte des effectifs ni de se remettre en cause à un certain niveau, on peut toujours faire de la pub mais à condition qu’il y est quelque chose de tangible dans le paquet cadeau ! Bref autres temps et autres moeurs ?
Une réflexion que j’ai eu d’un des élèves qui posait la réflexion suivante :
« Je comprends mieux quand tu expliques que l’atémi est fait pour perturber et est essentiel. Dans l’autre dojo ce n’était pas expliqué et il fallait toujours faire « semblant », personne n’était déséquilibré dans la pratique et on nous demander de jouer le jeu ». Depuis que je pratique avec toi les choses ont toujours été claire et surtout quand nous sommes allé voir Léo Tamaki à Belfort.
Tu nous dis que l’atémi dans la pratique est de générer une « gène » pour le partenaire, de le désaxer, de le déséquilibrer afin de pouvoir exécuter la technique. C’est mieux de le faire comme ça au moins ça ne triche pas ! »
La perte de nos effectifs est liées selon moi à deux notions :
- les « show » incessants avec de superbes et magnifiques cascades qui ne sont et seront réalisables que par des jeunes athlètes (moi j’en suis incapable à mon age et même avant ça), ça fait fait fuir le commun des mortels et les gens simples qui ne veulent que du réaliste.
- Et le deuxième point : le manque de réalisme sur des techniques tellement alambiquées que le « débutant » se demande quel le message.
- Et le troisième point : (y a toujours mon troisième 🙂 ), les attaques irréalistes et monophasées (un seul bras) branchées au cerveau, ça ne rends pas service à notre pratique et son image, pas que je sois axé sur la violence mais faut que ça rime à quelque chose.
Cette parenthèse bouclée, laissez-moi vous faire remarque O’sensei Morihei Ueshiba, le fondateur pratiquait jusqu’à sa fin l’aikido avec des atémi, sources de réalisme. Pas d’irimi et pas d’atémi = pas d’aikido ! Certes il n’y a pas longtemps on nous a fait la réflexion à moi et aux élèves lors d’une manifestation que c’était « beau et élégant » ce que nous faisions ce soir là. Ce n’était pas le but d’être « beau » mais je suis content que ça ait plus à cette personne. Nous n’avions pas répété nous avons fait juste ce qu’il fallait avec notre niveau et notre stress devant ce public accroché (seulement parce que nous étions les seconds à passer peut-être). Avant le démarrage de cette superbe soirée martiale et je l’ai répété : n’oubliez pas les attaques, le kimé qui va avec et les atémi !
Afin d’illustrer ce billet d’humeur voici quelques photos de O’sensei ! Ne doutez pas un seul instant : ses ukés (partenaires) ont dû prendre parfois sans créer de dommages
Je me réjouis d’avance d’en parler si vous le souhaitez !
Pour nous rejoindre sur les tatamis de l’aikido Colmar Diables Rouges et savoir comment faire, rien de plus simple cliquez sur le lien : ici
Aikido Colmar Diables Rouges vous remercie de votre passage
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Bonjour
Je trouve cet article très intéressant. Il exprime bien le besoin de sens et d’identification que ressentent les personnes dans une société en perte de repères et de valeurs essentielles.
L’Aïkido peut y répondre à condition de rester fidèle à son essence originelle. En tous les cas, l’essor que connaît une activité épanouissante, dépend toujours en grande partie, de l’enseignant lui-même, de son authenticité, de la qualité de son enseignement et des relations qu’il aura su instaurer.
Un groupe est toujours le reflet de son mentor.
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Merci pour cet avis fort sympa. il n’y a pas d’enseignants si il n’y a pas d’élèves prêt à se consacrer à une pratique martiale.
L’aikido c’est un tout avec tous
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Excellente analyse, il convient effectivement de rester dans le concret et le réel. Le Kime est également essentiel lors de l’attaque, afin de la rendre crédible. L’ attitude aussi, trop de pratiquants ont le bras qui « pendouille » lors de cette phase, outre que c’est inesthétique, c’est contre-productif : un bras armé permet, si besoin est, de doubler la frappe, c’est ce qu’à toujours expliqué mon sensei.
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Merci Jean pour ce partage de vécu.
Le bras qui pendouille nous le vivons souvent sur les tatamis toutefois il ne faut que l’attaque soit une simagrée ni excessive, d’où un apprentissage sur la souplesse et la notion de atari-musubi constamment soulignée
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Hi
Superbe réflexion sur l’aikido ça vaut aussi pour les autres arts martiaux comme le karaté, le judo qui a aussi perdu de sa superbe
Jake
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Merci Jake de ton avis
Sans oublier tes nombreux partages
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